Sujet tabou, problème honteux, loi du silence. Que cela ne tienne! Il est tellement rassurant de comprendre ce que l’on a lorsqu’il s’agit d’un problème de santé sexuelle, mais aussi de savoir que l’on n’est pas seule. Voilà un des troubles féminins relativement fréquent, le vaginisme.
« C’est comme si mon partenaire avait frappé un mur. », « C’est comme s’il était trop gros pour moi. », « Je sens que je vais déchirer. », « Mon vagin est trop petit, trop serré. », c’est comme cela que les femmes qui vivent avec le vaginisme le ressentent.
Le vaginisme est une contraction involontaire, soit un réflexe des muscles du plancher pelvien, qui se produit lorsqu’on essaie d’insérer quelque chose à l’intérieur du vagin (tampon, pénis, spéculum, etc.). La contraction de ces muscles crée une douleur variable selon la femme qui le vit. Cette douleur est souvent comparée à une sensation de brûlement ou de déchirement. Le vaginisme est à l’insertion du pénis ce qu’est le clignement de l’œil à la pénétration de la poussière. Complètement involontaire, mais un réflexe face à un élément potentiellement dangereux.
Le vaginisme peut être dit primaire, qui est là depuis toujours, ou encore secondaire, qui se présente au cours de la vie. Dans le cas où la femme a déjà eu des relations sexuelles avec pénétration, il peut s’agir d’une réaction face à des douleurs déjà éprouvées lors de la pénétration. La crainte de la douleur amène le corps à se défendre de cette façon. De plus, il peut se produire dans toutes les situations avec tout objet (global) ou seulement dans certaines situations (situationnel).
Le terme de « vaginisme » est réservé aux causes non organiques. Donc aucun problème physique, malformation ou maladie ne sont considérées comme du vaginisme. Il s’agit d’un cercle vicieux qui s’installe. Comme dit plus haut, pour la femme qui a connu la pénétration, les contractions sont un réflexe à la crainte de la douleur de celle-ci. Pour les femmes vivant avec celui-ci depuis toujours, il semblerait que l’image dont elles se font du vagin n’est pas juste. Il peut aussi venir d’une crainte inconsciente (par exemple, la crainte d’avoir des enfants) ou en réponse à une agression antérieure (par exemple, un viol).
Les femmes vivant avec le vaginisme doivent apprendre à contrôler les muscles autour du vagin, ce qui peut se faire avec des exercices. Le contrôle et la relaxation de ces muscles leurs permettront d’arriver à pratiquer la pénétration. Cela ne se fait pas en quelques jours, il faut s’exercer régulièrement pendant plusieurs semaines, voir des mois. Les exercices conseillés sont les exercices de Kegel, qui sont un resserrement des muscles du plancher pelvien (mêmes muscles que l’on contracte pour cesser d’uriner) pendant quelques secondes puis leur relâchement. Après quelques jours d’entraînement, vous pouvez insérer un doigt dans votre vagin et pratiquer le même exercice, en augmentant progressivement à trois doigts. Pourquoi insérer les doigts? Pour bien ressentir la contraction et la relaxation des muscles, en plus de vous habituer à avoir quelque chose à l’intérieur de vous. Du même coup, vos doigts sont faciles à retirer en cas de douleur et vous avez le parfait contrôle de la situation.
Aussi, des dilatateurs de différentes grosseurs sont disponibles pour aider les femmes à prendre le dessus sur leur problème.
En gros, il faut apprivoiser votre région intime. La représentation que vous avez de celle-ci est peut-être biaisée. Par exemple, certaines femmes le perçoivent petit et étroit, ou encore pensent avoir un hymen épais qui obstrue l’orifice vaginal complètement. Il faut, dans ces situations, avoir recours à des spécialistes qui vous aideront à rétablir cette représentation.
Pour des souvenirs douloureux (exemple le viol) une thérapie avec un professionnel et un bon suivi peuvent grandement aider.
Le vaginisme ne permet pas de pénétration, mais il n’empêche pas la découverte du corps ainsi que les stimulations hors du vagin. Les couples se trouvant touchés par ce trouble découvrent d’autres façons d’exploiter la sexualité et peuvent en être grandement satisfaits. Ils réinventent leur sexualité et cela peut construire une relation encore plus forte.
Finalement, le vaginisme n’est pas la fin de la sexualité, mais une façon de la voir autrement et de se confronter nous-mêmes à notre vision de la chose.
En parler est toujours une solution gagnante.
Notre liste à nous est bien prête! Cette année LUV a préparé quelques suggestions pour vos bas de noël coquins!
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